À une époque définie par le dynamisme numérique et la connectivité mondiale, les entreprises sont confrontées à un paysage réglementaire en constante évolution. L'une des réglementations qui retient l'attention cette année (2023) est la septième révision par l'Union européenne de la directive du Conseil (UE) relative à la coopération administrative dans le domaine fiscal, également connue sous le nom de DAC7. Cette directive représente un changement crucial dans la façon dont les plateformes numériques sont traitées en vertu du droit fiscal européen, ce qui incite de nombreuses entreprises à se demander : "La DAC7 affecte-t-elle mon entreprise ?"
Pour faire la lumière sur cette réglementation complexe, Myles Foster, responsable des produits fiscaux chez Trolley, a demandé l'avis de Jessalyn Dean, CPA, experte en fiscalité. Lors d'un entretien individuel approfondi, ils ont élucidé les nuances du DAC7, son champ d'application et la manière dont il s'applique aux entreprises à l'intérieur et à l'extérieur de l'UE.
Les implications de la DAC7 ne se limitent pas aux entreprises situées dans l'UE. Compte tenu de la nature internationale du commerce numérique, la portée de DAC7 s'étend à de nombreuses entreprises situées en dehors de l'Union européenne, ce qui accentue la confusion quant à l'impact de la directive. Ce guide, qui reprend les principaux éléments de la conversation entre Myles et Jessalyn, vise à clarifier ces questions complexes.
Nous commençons notre exploration en délimitant d'abord les types d'entreprises qui relèvent de DAC7. En répondant à cette question fondamentale, nous espérons démystifier le DAC7 et fournir une base solide pour comprendre ses implications potentielles pour votre entreprise. Que vous soyez une entité basée dans l'UE ou une place de marché mondiale avec des vendeurs dans l'UE, ce guide, enrichi d'une expertise professionnelle, est conçu pour vous aider à naviguer dans les méandres du DAC7 et à mieux évaluer sa pertinence pour vos opérations.
Comprendre les bases : Qu'est-ce que le DAC7 ?
En bref : la directive sur la coopération administrative dans le domaine fiscal, ou DAC7, est une directive fiscale du Conseil de l'Union européenne. À compter du 1er janvier 2023, elle impose des obligations de déclaration supplémentaires aux places de marché en ligne, exigeant des plateformes numériques qu'elles divulguent les informations relatives aux ventes et aux revenus des vendeurs.
La directive définit une plateforme numérique comme tout logiciel, y compris les sites web ou les applications mobiles, qui met en relation les vendeurs et les acheteurs d'une activité commerciale pertinente. Les principaux marchés en ligne tels qu'Uber, Etsy et Airbnb relèvent de la directive DAC7.
Les exigences de déclaration du DAC7 comprennent la divulgation des informations du vendeur aux autorités fiscales, telles que le nom, l'adresse, le pays de résidence, les détails financiers, le numéro d'identification fiscale, le numéro de TVA ou d'enregistrement de l'entreprise, ainsi que tous les frais, commissions ou taxes retenus.
Si vous souhaitez en savoir plus sur ce qu'est exactement le DAC7, prenez le temps de lire notre article DAC7 : Votre plateforme en ligne est-elle prête pour la nouvelle règle fiscale de l'UE ?
Le DAC7 vous concerne-t-il ? Le test en deux parties
Maintenant que nous savons ce qu'est le DAC7, passons à un test simple en deux parties qui vous aidera à déterminer si votre entreprise relève de son champ d'application.
Première étape : Êtes-vous une plateforme ?
Déterminer si votre entreprise peut être considérée comme une plateforme au sens du DAC7 est une première étape essentielle pour comprendre vos obligations potentielles. Qu'est-ce qu'une plateforme ?
Dans le contexte du CAD7, une plateforme est considérée comme un support numérique, tel qu'un site web, une application ou une plateforme logicielle, qui permet la mise en relation d'acheteurs et de vendeurs. La plateforme facilite les transactions entre ces deux parties, agissant comme une place de marché pour les biens ou les services.
Il est essentiel de comprendre que tous les sites web, applications ou logiciels ne sont pas considérés comme des plateformes au sens du DAC7. Pour qu'un support numérique soit considéré comme une plateforme, il doit permettre aux acheteurs et aux vendeurs de s'engager dans un ou plusieurs des quatre types d'activités suivants :
- Prestation de services : Si votre plateforme permet la vente de services, elle entre dans le champ d'application du CAD7. Ces services peuvent englober un large éventail de catégories, telles que le conseil, les services créatifs ou l'assistance technique, entre autres.
- Vente de biens : Les plateformes facilitant la vente de produits physiques, de l'électronique aux vêtements, des livres aux meubles, relèvent du CAD7.
- Vente de moyens de transport : Toute plateforme de vente ou de location de moyens de transport, tels que des voitures, des vélos ou des scooters, entre dans le champ d'application du DAC7.
- Location de biens immobiliers : Cette catégorie comprend les plateformes qui permettent la location de biens immobiliers, tels que des biens immobiliers résidentiels ou commerciaux. Les plateformes de location de vacances, par exemple, entrent dans cette catégorie.
Toutefois, certains supports numériques peuvent ne pas correspondre à la définition d'une plateforme au sens du DAC7. Par exemple, les logiciels de traitement des paiements ou les sites web d'annonces publicitaires ne répondent généralement pas à cette définition, car ils ne font que faciliter les transactions ou les annonces, sans jouer un rôle direct dans la transaction réelle entre l'acheteur et le vendeur.
En résumé, si votre support numérique correspond à ces descriptions et permet ces types de transactions, il est probablement considéré comme une plateforme au sens du DAC7.
Deuxième étape : êtes-vous soumis aux règles de l'UE ?
Alors que nous procédons à notre test en deux parties pour déterminer si votre plateforme relève de DAC7, la deuxième question cruciale se pose : Votre plateforme est-elle soumise aux règles de l'UE ? Dans le domaine du commerce numérique, cette question devient de plus en plus complexe en raison de la nature mondiale de l'internet et de la portée transfrontalière des différentes plateformes. Examinons les différents scénarios qui pourraient placer votre plateforme dans le champ d'application des règles de l'UE.
Scénario 1 : Plateformes résidentes dans l'UE
Si votre plateforme est basée dans l'UE, elle est généralement soumise aux règles de l'UE. Qu'est-ce qui définit une "plateforme résidant dans l'UE" ? Il existe plusieurs facteurs déterminants :
- Résidence fiscale: Si votre plateforme paie des impôts dans un État membre de l'UE, elle relève généralement de la juridiction de l'UE.
- Établissement permanent: Si votre plateforme dispose d'un "établissement permanent", tel qu'un bureau, une succursale ou un autre lieu d'activité fixe dans un État membre de l'UE, elle entre probablement dans le champ d'application du CAD7.
- Organisation et gestion: Si votre entreprise est légalement organisée selon les lois d'un État membre de l'UE, ou si sa gestion et son contrôle s'effectuent principalement dans un État membre de l'UE, elle est généralement considérée comme relevant de la juridiction de l'UE.
Deuxième scénario : plates-formes résidentes hors de l'UE
Pour les plateformes ne résidant pas dans l'UE, les règles changent légèrement, mais l'influence de l'UE peut encore s'étendre sous certaines conditions :
- Vendeurs basés dans l'UE: Si votre plateforme héberge des vendeurs dont l'adresse principale est située dans un État membre de l'UE, vous relevez du champ d'application du règlement DAC7. Cela signifie que même si votre plateforme opère en dehors de l'UE, la présence de vendeurs basés dans l'UE sur votre plateforme vous place sous la juridiction de l'UE.
- Biens immobiliers dans l'UE: Si votre plateforme facilite la location de biens immobiliers situés dans un État membre de l'UE, vous relevez du champ d'application du CAD7, quelle que soit l'adresse du vendeur. Par exemple, si une plateforme basée au Royaume-Uni héberge un vendeur basé au Royaume-Uni qui loue un appartement situé en Italie, la plateforme est soumise aux règles de l'UE.
En conclusion
Étant donné que chaque pays de l'UE met en œuvre la directive DAC7 à sa manière, s'orienter dans le champ d'application des règles de l'UE relatives aux plateformes numériques peut s'avérer un processus complexe, mais la compréhension des règles est cruciale pour les entreprises opérant dans l'économie numérique mondiale d'aujourd'hui.
Que votre plateforme soit basée dans l'UE ou ailleurs, la situation géographique de vos vendeurs et de leurs propriétés peut toujours vous faire entrer dans le champ d'application du DAC7. Comme toujours, nous vous recommandons de demander un avis juridique pour bien comprendre comment ces règles s'appliquent à votre situation spécifique.
Vous êtes curieux de savoir ce que Trolley peut faire pour aider votre place de marché en ligne à se conformer à la réglementation DAC7 lors du paiement des vendeurs de l'UE ? En savoir plus sur le nouveau produit de conformité DAC7 ou suivre notre guide étape par étape pour activer les fonctionnalités DAC7 dans votre compte.
Si vous avez des questions sur DAC7, n 'hésitez pas à nous contacter, nous serons ravis de vous aider !
Cet article est destiné à des fins éducatives et informatives uniquement. En publiant cet article, Trolley n'offre aucun conseil juridique, fiscal ou commercial. Nous encourageons vivement chaque lecteur à consulter son avocat, son comptable ou son conseiller d'entreprise au sujet du contenu de cet article. Trolley n'assume aucune responsabilité pour les actions entreprises sur la base du contenu de cet article ou d'autres articles.